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endosseurs, sauf en ce qui concerne la promesse faite par eux aux accepteurs de les couvrir à l’échéance. Les accepteurs devront faire toute diligence pour recouvrer les fonds à eux dus par leurs cliens, pour le compte de qui ils avaient accepté, et reverser ces fonds à la Banque d’Angleterre, en remboursement de son avance. La Banque d’Angleterre s’engage à ne réclamer d’eux les fonds qu’ils n’auraient pas reçus de leurs cliens, qu’une année après la fin de la guerre. Le communiqué officiel se termine par ces mots : « Le Gouvernement négocie dans le but d’aider au rétablissement du change entre l’Angleterre et les Etats-Unis. »

D’autre part, sa récolte de blé en 1914 étant très belle, l’Amérique a beaucoup de grains à exporter ; mais il faut, pour qu’elle tire parti de cette richesse, qu’elle exporte la centaine de millions d’hectolitres qui dépasse ses propres besoins. Dès le début du mois d’août, les wagons s’accumulaient sur les lignes qui conduisent aux ports de l’Atlantique ; les élévateurs se remplissaient de grains ; les navires étaient affrétés. Mais les opérations des exportateurs ne tardaient pas à être arrêtées, par l’impossibilité où ils se trouvaient de vendre les traites fournies sur les acheteurs européens, et de se procurer les nouveaux capitaux indispensables à la continuation de leurs affaires, en négociant successivement les lettres de change représentant la valeur des cargaisons. Toutefois, il n’y a là qu’un retard : les besoins de l’Europe ne peuvent manquer de se faire sentir et provoqueront alors les expéditions américaines, au moins en ce qui concerne les objets d’alimentation. Pour le coton, il n’en est pas de même : les manufactures européennes étant en partie arrêtées, leurs demandes seront bien moins importantes, et les Etats-Unis n’exporteront sans doute pas, comme ils le font en temps ordinaire, les deux tiers de leur récolte.

S’il est utile à l’Amérique que les exportations du blé soient reprises le plus tôt possible, les expéditions deviendront bientôt nécessaires à nos alliés anglais, qui importent à peu près les quatre cinquièmes des céréales qu’ils consomment : en 1913, ils ont produit 28 millions et importé 122 millions de quarters. Déjà le prix, qui depuis plusieurs années avait une tendance constante à la hausse, s’est élevé jusqu’à 36 shillings, alors que la moyenne de 1913 n’atteignait pas 32 shillings. Très élevé