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d’un mois l’échéance de tous paiemens résultant de contrats antérieurs au 4 août ; elle dispose que ces sommes porteront intérêt au profit du créancier, à partir du jour où il aura mis son débiteur en mesure de s’exécuter. Les membres du Stock-exchange de Londres, c’est-à-dire les agens de change anglais, ont, en vertu de cette clause, invité leurs cliens acheteurs de titres en liquidation mi-août à en prendre livraison. Ceux qui ne le font pas auront à supporter l’intérêt depuis cette date jusqu’au jour du règlement.

La Banque d’Angleterre a élevé son escompte le 31 juillet de 4 à 8 pour 100 et le 1er août à 10 pour 100. Mais, dès le vendredi 7 août, elle le ramenait à 6 pour 100 et, le lendemain, à 5 pour 100. Les journées des 3, 4, 5 et 6 août avaient été déclarées « fériées, » ce qui avait permis aux esprits de se calmer et au gouvernement de préparer des billets de 10 shillings et de 1 livre sterling (12 fr. 50 et 25 francs) qu’il a mis en circulation. Ces billets d’Etat sont remboursables en or, comme ceux de la Banque d’Angleterre. Les mandats postaux ont été déclarés monnaie légale. La loi de la Banque (Bank Act) a été modifiée en ce sens que la quantité de billets de 5 livres sterling que la Banque est autorisée à émettre sans couverture métallique n’est plus limitée au chiffre de 18 450 000 livres. De leur côté, les établissemens de dépôt (joint-stock banks) de Londres ont créé des certificats de chambre de compensation (Clearing house certificates) garantis par des dépôts de titres, et dont elles se servent entre elles pour les règlemens de leurs soldes de comptes. Ces diverses mesures ont ramené le calme sur la place de Londres.

Toutefois, on n’y a pas encore repris les affaires en changes étrangers, et c’est là un point vital du mécanisme économique de l’Angleterre. L’énorme commerce extérieur de la Grande-Bretagne, qui dépasse maintenant 30 milliards de francs par an, ne peut se poursuivre que si les règlemens en sont assurés, et ceux-ci ne peuvent l’être que par des transactions régulières en transferts, chèques et lettres de change sur les pays avec lesquels s’opèrent les achats et ventes de marchandises. Des cours de change ont été cotés dès le 13 août sur Hongkong, Shanghaï, Alexandrie, Buenos-Ayres, Valparaiso, Montevideo.

Très vives au début, les demandes d’or sont déjà beaucoup moins pressantes. La communauté britannique est satisfaite de