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les opérations conclues pour le terme du 31 juillet ont été provisoirement reportées au 31 août.

On sait qu’un certain nombre de ces opérations sont faites par les agens de change et autres intermédiaires pour le compte de cliens qui n’ont pas l’intention de prendre livraison des titres achetés, ni de livrer les titres vendus, mais qui attendent l’occasion de réaliser un bénéfice en revendant ou en rachetant les mêmes valeurs, de façon que toute l’opération se résolve par le paiement d’une différence. La baisse violente déterminée par la guerre a mis les acheteurs de cette catégorie dans une situation précaire. En temps ordinaire, ils font reporter leur position, c’est-à-dire qu’ils obtiennent de détenteurs de capitaux disponibles une avance temporaire sur leurs titres, grâce à laquelle ils renvoient à la liquidation suivante le terme d’exécution de leurs engagemens. Ils se trouvent, à la fin du mois d’août, dans la même situation qu’à la fin de juillet, et le problème se pose de nouveau de savoir comment devront se régler les transactions conclues avant le 31 juillet.

La question est particulièrement délicate pour les opérations en cours sur la rente française 3 1/2 pour 100 amortissable. Le 7 juillet dernier, un emprunt de 885 millions était mis en souscription au cours de 91 ; il obtenait le plus grand succès et était couvert quarante fois. Il n’était versé que 10 francs au moment de l’émission sur chaque 100 francs de capital normal ; le second versement de 21 francs venait à échéance le 31 juillet, le troisième de 30 francs est exigible le 16 septembre, le quatrième et dernier, de 30 francs également, le 16 novembre. Une fraction de l’emprunt, le quart environ, a été libérée par anticipation ; mais la majeure partie ne l’a pas été : elle est encore entre les mains des souscripteurs-originaires qui doivent acquitter, aux dates fixées, le solde du prix d’émission.

IV

Les places étrangères semblent avoir passé par des phases semblables à celles qui ont marqué pour la nôtre le début de la guerre. La Bourse de Londres (Stock-exckange) a été fermée le 31 juillet ; la liquidation du milieu d’août a été reportée au 31 août, puis au 14 septembre, et celle des consolidés anglais au 1er septembre. Une proclamation royale du 6 août a reculé