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qu’il est permis d’envoyer de la monnaie, de payer des chèques tirés avant l’ouverture des hostilités, de remplir les obligations dérivant de contrats d’assurance antérieurs à la guerre, à l’exception de ceux qui garantissaient les assurés contre les risques de capture par navires anglais ou alliés.

Ces diverses opérations semblent cependant défendues par ce que les Anglais appellent le Common Law, c’est-à-dire la coutume, et il n’apparaît pas qu’aucune transaction de ce genre ait eu lieu. Les négocians anglais demandent à ce que les obligations qui leur sont imposées et qu’ils sont désireux de remplir strictement soient définies avec clarté.

Parmi les mesures prises par le Gouvernement britannique, on doit signaler l’annulation des brevets allemands pris sur le territoire du Royaume-Uni.


III

La Bourse de Londres a été fermée le 31 juillet. A ce moment, l’Angleterre n’était pas encore directement engagée dans la guerre, et les capitalistes du continent essayaient de se créer des ressources en vendant des titres sur le seul marché européen qui paraissait capable d’en absorber. Devant l’énormité des offres, le comité du Stock Exchange crut sage de clore ses portes. La liquidation de mi-août a été reportée d’abord à fin août, ensuite à mi-septembre. Entre temps, beaucoup de courtiers (brokers) et de négocians en valeurs (Jobbers) réclament la réouverture du marché : ils disent recevoir certains ordres au comptant de leur clientèle, désireuse de profiter des bas cours pour faire des placemens. D’autre part, des affaires considérables sont engagées pour des cliens étrangers, particulièrement des Allemands, qui, dans les circonstances actuelles, ne paieront pas ce qu’ils doivent aux courtiers qui ont opéré pour leur compte. Ceux-ci sont donc dans une situation difficile, et on comprend que le comité hésite à fixer une date pour des liquidations qui ne pourraient sans doute pas s’achever sans que de nombreux courtiers fissent faillite. C’est, de tout l’organisme économique, la partie qui a le plus souffert et qu’il est le plus difficile de remettre en mouvement. D’un autre côté, en prévision de l’émission prochaine d’un grand emprunt national, on voudrait voirie marché des fonds publics ouvert. La solution consistera peut-être à rétablir