Page:Revue des Deux Mondes - 1914 - tome 22.djvu/937

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
REVUES ÉTRANGÈRES

LES CONFESSIONS D’UN CAPITAINE PRUSSIEN


Zwanzig Jahre als Infanterieoffizier in den Reichslanden, par Hans Pommer, capitaine en retraite, ex-chef de compagnie du 1er régiment d’infanteterie du Haut-Rhin. — Un vol. in-18, Francfort-sur-le-Main, Neuer Frankfurter Verlag, 1914.


Ayant entrepris de nous communiquer les impressions et réflexions de tout ordre que lui a laissées un très honorable séjour de plus de vingt années dans l’armée prussienne, le capitaine Hans Pommer s’est cru tenu de nous offrir tout d’abord, dans la préface de son petit livre, ce qu’on pourrait appeler la garantie « matérielle » d’une sincérité qui, d’ailleurs, ne saurait faire de doute pour aucun de ses lecteurs :


Lorsqu’un officier en retraite publie un ouvrage où il critique librement l’organisation militaire de son pays, c’est chose naturelle que l’on veuille connaître, avant tout, le degré de créance que mérite sa critique, ainsi que les motifs qui la lui ont inspirée. Dans le cas présent, la portée documentaire de mon livre s’appuie sur une expérience professionnelle de près d’un quart de siècle. On ne trouvera ici rien d’autre que mes souvenirs personnels, des faits où il m’a été donné d’assister et dont je suis à même d’établir l’authenticité absolue. Et quant aux motifs qui m’ont poussé à la divulgation de ces faits, — ou plutôt des conclusions générales qui me semblaient en ressortir, — ceux-là sont d’un caractère tout désintéressé. Mon départ de l’armée s’étant accompli dans les circonstances les plus honorables, sur ma propre demande et sans l’ombre d’une pression de la part de mes chefs, c’est dire qu’il ne saurait être question de la moindre velléité de vengeance privée. Mon attachement passionné à la carrière des armes, et le succès avec lequel j’ai toujours rempli mes nobles