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si les gendarmes viennent pour l’arrêter. Le Dr Conneau panse Pasqualini. Il est lui-même au nombre des conspirateurs, mais a pu jusqu’à présent échapper aux perquisitions de la police.

Les ministres du Brésil et de Bavière viennent offrir leurs services à la Reine. Le prince de Montfort apporte la nouvelle que quatre cents personnes ont été arrêtées dans la nuit. La Reine refuse toujours de faire aucune démarche ; elle ne demandera rien à M. de Latour-Maubourg ; mais, incapable qu’elle est de se passer longtemps de conflits, elle parle d’aller à Florence pour se rapprocher de lui.


2 février.

Tout le mois de janvier s’est écoulé au milieu des rumeurs Les plus sinistres et des occupations les plus frivoles. On n’entendait parler que d’insurrection, que de conspirations, ce qui n’empêchait pas de danser tous les soirs dans toutes les maisons. La Reine, heureuse des nouvelles que ses enfans lui adressent chaque jour de Florence, s’applaudit de les voir loin du foyer d’agitation et, confiante dans leur sagesse, les laisse quelque temps livrés à eux-mêmes, sous le contrôle du roi Louis.

L’animation nouvelle qui se répand aujourd’hui dans la ville l’y retiendra quelque temps encore : des salves d’artillerie, des sonneries de cloches annoncent que le Pape est nommé. Nous croyions d’abord que c’était le cardinal Gregorio, chef, contre le cardinal Alboni, d’une importante faction du conclave ; mais il y avait méprise, et c’est le cardinal Capellari qui devient souverain pontife sous le nom de Grégoire XVI. Les cérémonies commenceront demain, par la première visite du Pape cà la chapelle Sixtine et à Saint-Pierre ; il reçoit l’hommage des cardinaux, hier ses égaux, maintenant ses sujets, qui viennent l’un après l’autre baiser l’anneau de Saint Pierre et les pieds de son successeur. La pompe du couronnement se prépare, mais ce qui provoque l’allégresse générale n’est pas tant L’attrait des fêtes religieuses ni l’empressement de Rome à saluer son nouveau maître que la fin d’un deuil importun et la joie de penser que le carnaval est enfin permis.


6 février.

Quand nous sommes arrivés à Saint-Pierre, guidés par le marquis Amati, le cortège du Pape s’avançait lentement à