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LA REINE HORTENSE
ET
LE PRINCE LOUIS

II.[1]
LE SÉJOUR A ROME (NOVEMBRE 1830-FÉVRIER 1831)


Sienne, 15 novembre.

Ce malin, le prince Napoléon-Louis est venu déjeuner avec nous ; puis il nous a accompagnés à cheval jusqu’à la seconde poste. C’était justement la fête de la Reine, et celle du prince Eugène autrefois. Elle ne veut plus qu’on la lui souhaite depuis que son frère n’est plus. Le prince Napoléon, en m’expliquant cela et en me recommandant de veiller sur sa mère, m’a tendu dans ma voiture un bouquet de violettes, que j’ai bien vite épingle sur mon corsage et dont j’étais tout embaumée. C’étaient de ces grosses violettes pâles, appelées violettes de Parme, que la Reine a mises à la mode en France. Puisque ce sont ses fleurs préférées, elles seront aussi les miennes ; j’ai maintenant trop de raisons pour les aimer.

A plusieurs reprises, le long de la route, mon cher prince

  1. Voyez la Revue du 1er août 1914.