d’un côté, les médecins de l’autre, entendent parler de philosophie, ne fût-ce que dans les conversations de leurs camarades qui leur rapportent les échos de leurs propres leçons. Une poussée trop exclusive vers une branche d’études particulière ferme l’issue à ces rapprochemens nés de l’analogie, qui font beaucoup pour l’agrandissement des conceptions.
Il faudrait surtout rompre cette sorte de cercle vicieux qui consiste à compter sur l’enseignement supérieur pour assurer aux deux autres ordres d’enseignement des maîtres capables de les relever et de compter en même temps sur l’enseignement secondaire pour préparer des étudians d’abord, des maîtres ensuite. Lorsque l’organisme est sain dans toutes ses parties, le cercle, peut-on dire, n’est plus vicieux, il est bienfaisant. Soit ! mais rappelons que l’enseignement secondaire appelle dans ses règlemens, dans son budget, dans la formation de son personnel, des réformes profondes. Tant qu’elles ne seront pas accomplies, l’enseignement supérieur se verra surchargé et en même temps moins bien écouté, moins bien suivi qu’il ne le mérite.
Avant d’aborder quelques-unes des personnalités que l’on aime à distinguer dans les universités italiennes, je voudrais dire quelques mots des courans qui semblent y régner et des directions ou nationales ou étrangères d’où soufflent les vents qui les poussent.
L’Italie garde jalousement pour elle sa propre littérature. Les chaires de littérature étrangère n’y existent, pour ainsi dire, pas. Il en est seulement une qu’on me signale comme une nouveauté toute récente et où l’on enseignera en même temps le français et l’espagnol. Dans l’enseignement de la littérature nationale, il y a une tendance marquée à vouloir y appeler des hommes plus préoccupés peut-être de leurs propres talens que de ceux des autres. Les poètes notamment sont assez empressés à suivre l’exemple de Carducci (qui fut, comme on sait, professeur de littérature italienne à l’université de Bologne.) Un instant, au lendemain de sa mort, tout le monde parla de lui faire donner d’Annunzio comme successeur. A son défaut, c’est un autre poète qui était venu poser sa candidature à Rome, au mois de novembre dernier.