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assez sensiblement dans les universités royales. D’après l’Annuaire officiel, il est tombé, dans ces dernières, de 21 369 en 1907-1908, à 19 772 en 1911-1912, soit une perte de 1617.

Il est juste de dire que, sans disparaître, une bonne partie de cette diminution s’atténue beaucoup dans une seconde statistique que l’on grossit avec les chiffres des instituts supérieurs, écoles d’avoués et de notaires, écoles de sages-femmes, écoles d’ingénieurs, écoles d’agriculture, sans excepter les écoles vétérinaires.

De ce rapprochement se dégage avec netteté cette conclusion à laquelle tout nous préparait dans l’ensemble de l’Europe : les études d’ordre plus général et d’une plus haute portée scientifique cèdent une place grandissante à des études plus spéciales et poursuivant quelque but plus déterminé. Il n’y aurait point lieu de s’en plaindre si la sphère hospitalière de l’enseignement supérieur n’avait été un peu trop ouverte aux nouveaux candidats et si on n’y avait fait entrer des enseignemens trop subalternes. Certes, ces enseignemens ont leur prix et ils ont tous à gagner au contact de la science pure qui leur apporte si souvent, — quand ils sont compris, — des renouvellemens inattendus. Mais c’est précisément là la raison qui faisait souhaiter que les méthodes de recherches les plus désintéressées… en apparence ne fussent pas compromises par une alliance trop habituelle avec les méthodes élémentaires d’exposition et d’application pratique. Elles ne peuvent qu’y perdre les unes et les autres.

Dans ces masses une fois données se dessinent deux différences saillantes. Le recrutement des facultés de droit et des facultés des sciences monte : celui des facultés de médecine et des facultés de philosophie et lettres baisse. Les impressions quotidiennes des intéressés sont ici pleinement d’accord avec les chiffres officiels et nous empochent d’y voir un simple accidenta Comparons la période 1906-1914 à la période de 1900-4905. De l’ancienne a la nouvelle, voici les variations. Dans la faculté « de jurisprudence » la proportion moyenne a monté de 36, 6 à 45,1 (allant, en chiffres absolus, de 7 535 à 9 678). Dans la faculté des sciences elle monte également, de 15,5 à 16,9. Encore faut-il ajouter que la section spéciale des ingénieurs, comptée à part, a bénéficié d’un surplus de 646 élèves. Dans la médecine et chirurgie, au contraire, la proportion tombe de 29, 9 à 21, avec une perte réelle de 1 149 étudians. Si même