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LES
UNIVERSITÉS ITALIENNES

Récemment, un haut fonctionnaire italien résumait ainsi la situation qu’il avait la charge de juger dans l’enseignement officiel de son pays. Le royaume compte plus de 40 pour 100 de conscrits illettrés. Mais si tous ceux qui ne répondent pas à l’appel scolaire que nous leur adressons venaient à nous, nous n’aurions pas assez de locaux à leur offrir ; et si nous avions assez de locaux, nous n’aurions pas assez de maîtres capables d’y donner l’enseignement si réclamé.

L’enseignement secondaire ne satisfait pas non plus les désirs des dirigeans. Les plaintes sont générales : les projets de réforme s’accumulent ; tous insistent sur l’insuffisance douloureuse des traitemens dans les lycées et collèges (qui ne font d’ailleurs qu’un seul et même genre d’établissement, dénommé collège jusqu’à la troisième et ensuite lycée).

Reste l’enseignement supérieur donné dans les Universités. C’est à coup sûr le plus satisfaisant, et de beaucoup : car là se perpétuent depuis longtemps des institutions glorieuses et assez éprouvées pour qu’on n’ait, semble-t-il, qu’à en continuer les traditions. Mais enfin, pour assurer cette continuation même, il faut des élèves suffisamment préparés. Or, les faits qui viennent d’être rappelés montrent qu’il n’y a lieu d’être satisfait ni de la quantité, ni de la qualité de ces recrues. Aussi essaie-t-on de renverser la solution de la difficulté en demandant à ceux d’en haut un genre d’effort et de dévouement qui leur permette de relever ceux d’en bas. Rien de plus légitime, à la condition que