Page:Revue des Deux Mondes - 1914 - tome 22.djvu/675

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais, dans ces efforts, l’Italie est servie surtout elle aussi par ses congrégations, dont le patriotisme est extrême et la propagande acharnée : Salésiens de Dom Bosco, Franciscains et Barnabites rivalisent de zèle. Et, avant tous, les Franciscains. Leur situation est d’ailleurs assez forte : établis en Egypte depuis l’époque des Croisades, ils ont le privilège de desservir officiellement les paroisses, ce qui leur confère une certaine autorité. Aussi la lutte est-elle extrêmement vive et les relations sont-elles plus que tendues entre les ordres italiens et nos religieux, qui sentent en eux des ennemis déclarés. Ces efforts des Italiens sont, à leur point de vue, parfaitement légitimes ; mais nous avons le devoir de les signaler. Jusqu’ici, on ne peut pas dire que les résultats aient été très inquiétans pour nous. Le gros chiffre de la population scolaire des établissemens italiens n’a pas la même signification que le nôtre, car il comprend presque exclusivement des enfans de la colonie italienne. Ces écoles restent sans action sur les élémens indigènes qui y sont à peine au nombre de 1 500.


Nous pouvons donc espérer, non seulement maintenir, mais encore développer, en Egypte, notre population scolaire. Les écoles que nous avons déjà peuvent grandir, et certaines sont assurées de le faire. Mais il y a surtout des branches d’enseignement qui appellent des créations ou des perfectionnemens urgens, et qui peuvent nous ouvrir un nouvel avenir.

Ainsi en est-il, par exemple, de l’enseignement commercial. Dans ce Levant où, depuis tant de siècles, le commerce est en honneur, et où les populations ont pour lui tant de natives aptitudes, il y a pour des écoles commerciales une très nombreuse clientèle, et pour nous une place à prendre, ou plutôt à consolider. C’est que, en effet, dans cet ordre d’idées aussi, nous avons plus que des promesses : une école française de commerce existe au Caire, ainsi que des cours commerciaux très suivis chez les Frères A Alexandrie, les Frères encore, mais aussi les Jésuites et le Lycée en ont ouvert également. Bref, on aura une idée de l’importance de ces essais et de l’avance que nous avons su prendre si je dis que nos cours commerciaux comptent plus de 700 élèves. D’une façon absolue, ce chiffre est déjà gros ; mais sa valeur relative est bien plus