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LE SEPTIÈME CENTENAIRE
DE
BOUVINES

La commémoration des événemens séculaires, depuis quelque temps, se multiplie de toutes parts avec une grandissante et singulière amplitude. On dirait que les générations et les races, anxieuses de l’avenir, aiment à chercher dans le passé, comme aliment d’épargne ou comme stimulant d’énergie, les appuis et les soutiens que réclame leur effort. Parmi ces motifs d’émotion, tous ne sont pas de même ordre. Les uns consolent, les autres exaltent. Il semble vraiment qu’il y ait plus de raisons de s’attacher à ceux-ci, qui peuplent de clartés glorieuses les chemins de notre histoire.

L’un d’eux, en ce moment, se propose à la mémoire nationale, sept fois centenaire, chargé de splendeurs et de leçons. ; Puisse-t-il apporter aux échos de France autre chose que le son, voilé de marches funèbres, et leur offrir quelques notes de fierté victorieuse et réfléchie !

Ainsi la pensée française a-t-elle compris cet anniversaire, avec plénitude et avec force. Parmi les hautes paroles qui viennent d’accompagner le rappel généreux de cet entraînant souvenir, il en est une qui a résumé tout le sentiment public, celui de l’élite comme celui de la masse. « Les plus belles victoires, » disait, il y a quelques jours, devant le monument de Bouvines, M. Etienne Lamy, célébrant la valeur du symbole érigé sur cette plaine, qu’il baptisait noblement un « reposoir