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REVUE SCIENTIFIQUE

L’IMAGE ARGENTÉE DU FIRMAMENT

La plaque photographique qui fixe l’instant mobile et fait revivre à volonté ce qui est aboli, est devenue le miroir du ciel lui-même, et c’est tout le firmament dont ses grains de sensible argent nous donnent aujourd’hui l’image prisonnière.

Le « catalogue photographique du ciel, » première et essentielle partie de l’œuvre internationale entreprise naguère en vue de nous donner une reproduction exacte et complète du ciel étoile, est sur le point d’être terminé. A l’heure actuelle, les 22 154 clichés, correspondant aux 22 154 petits carrés dans lesquels on a fictivement subdivisé la voûte céleste, ont presque tous été obtenus. Le moment nous paraît donc venu de jeter un coup d’œil d’ensemble sur ce qu’a réalisé jusqu’ici la cartographie photographique du ciel, sur les origines, les buts, les moyens, les premiers résultats de cette œuvre superbe qui doit nous aider à conquérir pacifiquement le monde étoile.


Rien ne paraît, déprime abord, plus fastidieux, plus dénué d’intérêt, plus lamentablement monotone, plus- inutile que les catalogues, que les astronomes et, dans d’autres ordres d’idées, les botanistes, les minéralogistes, établissent péniblement. Pour nous limiter à l’Astronomie, tout cet immense labeur qui consiste à déterminer la position exacte des astres, à établir, si on veut nous permettre l’expression, la « géographie du ciel, » paraît, aux esprits non avertis, voué à la stérilité. Rien pourtant n’est plus utile que ce travail, et l’astronomie serait sans lui comme une maison sans fondation ; elle ne peut pas plus