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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




La France a été heureuse de recevoir, il y a quelques jours, la visite du roi et de la reine de Danemark, et Paris leur a fait, en son nom, un accueil empressé. Le Danemark est assez éloigné de nous à travers l’espace, mais, occupant dans les mers du Nord une position d’une exceptionnelle importance qui lui a donné pour tâche historique d’en assurer la liberté, il a toujours rempli ce devoir avec honneur, ce qui l’a mêlé, à plus d’une reprise, aux plus grands événemens de la politique européenne. Non seulement ses intérêts n’ont jamais été en opposition avec les nôtres, mais les circonstances les ont rendus quelquefois solidaires, et il a été alors le plus fidèle des alliés. Son histoire a été glorieuse, même dans l’adversité, ce qui est encore une analogie avec nous. Peu de nations, peu de gouvernemens ont mieux mérité notre sympathie. Le roi Christian X est particulièrement digne de ce sentiment et nous avons pu comprendre en le voyant pourquoi, en peu de temps, il a su acquérir une si grande popularité dans son pays : il inspire confiance par la simplicité de ses allures et son évidente loyauté. Les toasts échangés au banquet de l’Elysée ont été, de part et d’autre, empreints d’une sincère cordialité ; mais celui du Roi au déjeuner de Versailles nous est allé encore plus directement au cœur, parce qu’il était encore plus spontané. Le Roi venait d’assister à une prise d’armes à Satory, et il a tenu à rendre hommage à notre armée dont il venait de voir quelques régimens sur le champ de manœuvres. À Versailles comme à l’Elysée, le Président de la République a été l’interprète de la France entière dans les vœux qu’il a exprimés pour le Danemark et dans l’hommage qu’à son tour, il a rendu à la vaillante armée danoise, La visite du roi et de la reine de Danemark aura resserré entre les deux pays des liens anciens, durables, solides, qui sont faits d’estime et d’amitié.