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avec les établissemens similaires déjà florissans à Londres, à Vienne et même à Lyon. Le nouveau président de la nouvelle Société, Antonin Proust, remplaçant Edouard André, se trouvait dans l’obligation d’abandonner ou d’ajourner la réalisation de l’un des projets. L’enseignement sacrifié fut l’enseignement populaire. Le Musée, devenu la préoccupation principale des Administrateurs, se trouva bientôt, d’ailleurs, à l’étroit, dans un coin du Palais de l’Industrie, où il avait d’abord reçu l’hospitalité. Après que son président eut en vain sollicité, pour lui, la reconstruction du Palais d’Orsay, encore en ruines, il devra se contenter du Pavillon de Marsan, où il est installé en 1890.

Ce n’est pas que, depuis ce temps, d’abord sous la présidence d’Antonin Proust, puis sous celle de Georges Berger, 1889-1890, l’Union n’ait vaillamment continué la série de ses expositions historiques et comparatives : en 1882, celle des Arts du Bois et du Mobilier national, en 1884, celle des Arts du Feu et de la Manufacture de Sèvres, en 1887, l’exposition récapitulative et générale des Arts de l’Industrie, en 1892, celle des Arts de la Femme. Ce n’est pas non plus que, sous la présidence de l’actif Georges Berger, ancien collaborateur de Leplay, et, depuis sa mort, sous celle de M. François Carnot et la vice-présidence de M. Raymond Kœchlin, ni le Conseil d’administration, composé d’amateurs et d’industriels avertis, ni les directeurs et conservateurs du Musée et de la Bibliothèque, depuis les regrettés Gasnault et Maciet jusqu’à leurs successeurs MM. Metman et Deshairs, n’aient dépensé beaucoup de science et d’activité pour l’enrichissement des collections et leur bonne mise en lumière. Le nombre considérable des donations et legs que leur compétence et leur autorité ont valus à leur œuvre, la variété des expositions d’arts français et étrangers, anciens, modernes, contemporains, qu’ils ne cessent d’ouvrir plusieurs fois par an, prouvent, suffisamment, à la fois la prospérité et l’utilité de l’établissement. On ne saurait oublier non plus combien le rapprochement et l’alliance de la Société des Amis du Louvre, présidée par M. Raymond Kœchlin, avec celle de l’Union Centrale, contribuent efficacement à l’enrichissement de notre autre grand Musée national. Il ne s’agit donc point de regretter que l’effort de tant de bonnes volontés ait dû porter sur un seul point, aussi important que la création et le développement d’un centre d’exemples et d’études si nécessaires.