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REVUE SCIENTIFIQUE

EN PLEINE THERAPEUTIQUE PASTORIENNE

D’Alembert qui, quoique homme d’esprit, n’était nullement ce qu’on appelle aujourd’hui un humoriste, disait avec juste raison que la médecine est la sœur de la métaphysique, à cause de leur commune incertitude. Si cette opinion a cessé dans une large mesure d’être justifiée, si la médecine tend réellement aujourd’hui à devenir une science, c’est presque exclusivement aux méthodes pastoriennes qu’on le doit. Quand on pense à l’hostilité que la Faculté a si longtemps opposée aux disciplines pastoriennes, et que celles-ci n’ont pénétré le corps médical qu’à son corps défendant, par effraction en quelque sorte et par la violence irrésistible de la vérité, on peut dire qu’n n’en est point parmi les « médecins » dignes de ce beau nom, de la dernière génération, qui ne soit devenu un peu médecin malgré lui.

Les maladies infectieuses et virulentes marquent le triomphe le plus complet de l’expérimentation pastorienne. Avec elles le mot d’Ambroise Paré : « Je le soignai, Dieu l’a guéri, » s’il n’a pas cessé d’être vrai, a pris un sens qui laisse plus de noblesse que par le passé et plus d’efficace à l’initiative humaine. Nous en allons, d’après les travaux les plus récens des pastoriens, donner quelques exemples. Il ne saurait être en effet question de passer ici une revue complète de ce qui a été fait dans ce domaine, tant les conquêtes y sont déjà nombreuses. Aussi bien dans un tableau trop complet, trop « léché, » l’œil, perdu dans les détails, voit moins bien les grandes lignes d’un paysage.

Nous avons déjà dit que l’on attribue maintenant les maladies infectieuses à des microorganismes pathogènes, et qu’on les combat