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du temps qui sépare cette période du moment où expirait l’activité du Cantal. » Cependant, il s’était produit déjà, dans cette région des Puys, d’anciennes éruptions de basalte, et il semble qu’il y ait eu des poussées de cette roche, de trachyte et de phonolite au même moment dans toutes les régions volcaniques du Plateau Central.

On attribue certains basaltes et certains trachytes dans la masse du grand volcan cantalien aux temps pliocènes ; mais, avant le début de l’époque quaternaire, toute l’activité de l’Etna français était éteinte, sans doute par épuisement des roches foisonnantes accumulées dans ses entrailles. Il y eut aussi des séries de poussées qui se dépensèrent en profondeur, sans atteindre la surface du sol.

Il est permis de supposer que les manifestations volcaniques du Plateau Central furent un contre-coup, et un complément, de l’ensemble des phénomènes qui ont donné naissance à la chaîne des Alpes, dont le soulèvement date des temps tertiaires. Sans nous arrêter à l’étude de ces grands phénomènes orogéniques, qui devrait être traitée à part, notons seulement que fréquemment les chaînes de montagnes sont flanquées d’un massif volcanique qui se montre comme une portion accessoire, peut-être avortée, mais dont la théorie se présente cependant comme un détail nécessaire de celle de la chaîne.

Il faut un effort de pensée pour reconstituer dans leurs détails les volcans du Cantal et du Mont-Dore qui, dès le début du quaternaire, n’étaient déjà plus que des ruines ; cependant le résultat est digne d’intérêt. Les éruptions du Velay, qui semblent n’avoir commencé que pendant le pliocène moyen, n’étaient pas achevées pendant le quaternaire inférieur. Au contraire, c’est du pliocène supérieur que date la célèbre montagne de la Denise.) On ne voit plus dans la chaîne du Velay de cratère ni de coulées bien distinctes ; l’évolution y est donc bien plus avancée qu’aux environs de Clermont-Ferrand. La démolition a intéressé des parties, encore maintenant souterraines dans la chaîne des Puys, et c’est ce qui fait saillir de divers côtés des rochers tout à fait singuliers et par conséquent caractéristiques : la Roche Corneille résulte de l’épluchage d’un cylindre de matériaux contenus dans la cheminée volcanique, que les agens de l’intempérisme ont fait disparaître sur une hauteur considérable. Par cette cheminée ont dû sortir des quantités formidables de