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squelette entier ont été découverts ; au lieu de les transporter au cimetière, on les a enfouis sous les tuyaux de vidange. (Vives exclamations.) « Eh bien ! disent-ils… » — je prends les termes du Progrès de Loir-et-Cher, qui fait l’apologie de cette utilisation de la tour Saint-Martin — «… eh bien ! quoi ? nous élevons en terrain bénit un temple au dieu de la digestion. » (Exclamations. — Mouvemens divers.)

A droite. — Quelle abjection !

M. LE MARQUIS DE POMEREU. — C’est ignoble.

M. LE MARQUIS DE LA FERRONNAYS. — Ils n’ont pas changé depuis 93 !

M. MAURICE BARRES. — Pourquoi le Gouvernement, qui est armé, tolère-t-il de pareils procédés…

M. LE RAPPORTEUR GENERAL. — Le Gouvernement a-t-il eu connaissance de ces faits ?

M. MAURICE BARRÈS. —… de pareilles ordures ? Il n’y a pas d’autre mot. (Applaudissemens.)

Pour qu’il n’y ait pas de doute, je tiens les photographies à la disposition de mes collègues. J’espère bien qu’il se trouvera quelque journal illustré pour les mettre sous les yeux du public, et je serai très heureux si cela pouvait enfin décider le Gouvernement à prendre des mesures qui empêchent de se prolonger la situation périlleuse où s’enfoncent les églises de France. Le cas de Vendôme, — c’est un cas abject, mais comme il éclaire l’ensemble de la situation !

Monsieur le ministre, il faut régler enfin cette émouvante question de notre architecture religieuse, il faut sauver ces églises de France que des malheureux veulent démolir ou, ce qui est pis encore, déshonorer. De tels hommes, nous devons être unanimes pour les mettre au ban de la civilisation française. (Vifs applaudissemens sur un grand nombre de bancs.)


Il était plus de midi, près d’une heure, quand je descendis de la tribune, tenant à la main les photographies des hontes de Vendôme. Ce fut une rumeur autour de mes documens. Tous mes collègues, le ministre Klotz en tête, disaient, en meilleurs termes que je ne puis faire ici : « Quelles ignominies ! »

Cependant les auteurs des amendemens se rassemblaient. ! Mes critiques avaient porté. Ils décidaient d’urgence d’en tenir compte et déjà entouraient le ministre. Celui-ci aurait