Page:Revue des Deux Mondes - 1914 - tome 19.djvu/208

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

places, au fur et à mesure qu’ils arrivaient, la majeure partie des soldats que les dépôts parvenaient à lui fournir, ne conservant avec soi « qu’une poignée d’hommes » pour manœuvrer en avant de ces places, mais « gardant une force toujours active pour se ruer sur les détachemens ennemis qui se trouvaient à sa portée[1]. » Puis, quand il reconnut que son adversaire considérablement renforcé pouvait l’immobiliser sous les murs de Lille, Maison se portant vers Gand, d’une marche hardie alla tirer d’Anvers la division Roguet. Disposant dès lors de 11 000 hommes avec lesquels il irait débloquer Maubeuge et menacer les communications de Bulow, il battait Thielmann à Courtrai, le jour même où les alliés entraient à Paris.

Sans jamais se laisser abattre par « les reproches immérités » que l’Empereur lui avait trop souvent adressés, Maison « s’était montré habile, vigoureux et infatigable dans la défense de cette frontière[2]. » Et plus tard, remémorant les résultats que, malgré des difficultés sans nombre, le commandant de l’armée du Nord avait pourtant obtenus, Napoléon manifestait ainsi la haute estime qu’il accordait à Maison : « Ses manœuvres autour de Lille, dans la crise de 1814, avaient attiré mon attention et l’avaient gravé dans mon esprit[3]. »


CALMON-MAISON.

  1. Thiers, Histoire du Consulat et de l’Empire, 1. LII.
  2. Id., ibid.
  3. Extrait de la Revue générale biographique et nécrologique, publiée sous la direction de M. E. Pascallet, Paris, 1845, p. 17.