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contint devant cette porte, par quelques coups de canon, les coureurs ennemis. Pendant ce temps, le général en chef, parvenu à Sweveghem, envoyait à Belleghem une petite colonne, qui devait prendre les alliés en flanc, tandis que lui-même les attaquerait en tête. Mais ils se replièrent alors dans la direction de Tournai, poursuivis jusqu’à Coyghem par Maison qui, voyant ses troupes fatiguées, y prit position. Contenu devant Audenarde par plus de 5 000 hommes, inquiété dans sa retraite par 4 000 au moins, Maison, sans laisser entamer sa petite armée, avait su la ramener à Courtrai, d’où elle menaçait encore Tournai, Audenarde et Gand. Mais l’ennemi, qui occupait maintenant ces trois villes et y couvrait les ponts de l’Escaut, allait sans doute opérer un mouvement concentrique sur Courtrai ; Maison établit donc ses troupes de la façon suivante : le général Penne à Belleghem, avec un bataillon, 100 chevaux et une batterie et demie de la garde ; le général d’Audenarde major commandant le 2e chevau-légers lanciers de la garde, à Sweveghem, avec un de ses escadrons, 2 bataillons et une demi-batterie de la garde ; le colonel de Lastours, chef d’escadron au même régiment des lanciers, à Harlebeke, avec un bataillon, 100 chevaux et 2 pièces ; le général Castex à Cuerne et Heule, avec un bataillon, 2 pièces et le reste de la cavalerie ; Barrois et Solignac, à Courtrai, avec les autres bataillons de leurs divisions, 400 chevaux et 12 canons.

Depuis quelque temps, le Duc de Weimar projetait de porter toutes ses forces sur la rive gauche de l’Escaut et de prendre l’offensive. Pour mieux assurer sa communication avec Audenarde, comme pour augmenter ses moyens de retraite, il avait établi un pont à Herinnes et décidé que Hobe, faisant opérer une simple démonstration en avant d’Audenarde, passerait ce pont avec la majeure partie de ses troupes et rejoindrait l’armée alliée à Warcoing. L’attaque d’Audenarde par Maison et la retraite du 1er corps sur Courtrai modifièrent ces dispositions. N’acheminant plus vers Warcoing qu’un faible détachement, destiné à s’y réunir aux troupes que Weimar y laisserait, le colonel de Hobe reçut l’ordre de marcher directement, par Avelghem, sur Sweveghem, tandis que le gros du 3e corps allemand, venant de Tournai, se dirigerait sur Belleghem[1]. En même temps, une colonne devait se porter de Deynze sur Harlebeke.

  1. Opérations du 3e corps d’armée allemand sous les ordres du Duc de Weimar, en 1814 : Relation de Plotho,