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Françaises[1] est une idée heureuse que la librairie Laurens continue avec le plus grand succès en ajoutant à sa collection la Touraine[2], l’Auvergne[3] la Bourgogne[4] et la Normandie[5], aux Villes d’art célèbres : Nevers et Moulins[6] dont l’histoire ne profite pas seulement au patriotisme provincial ; la grande patrie en a sa part. C’est un intérêt d’ordre aussi élevé qui domine les pages que M. René Bazin consacre à la Douce France[7] avec des gravures d’après les tableaux renommés de quelques-uns des peintres contemporains ; comme aussi celles de M. André Hallays, A Travers la France[8], celles sur le Vieux Paris, Souvenirs et vieilles demeures[9] (troisième série), publié sous la direction de M. G. Lenôtre, et établi par les soins de M. Charles Eggimann. Nommer les écrivains qui ont collaboré : Georges Cain, Saint-Lazare, — Louis Tesson, la Fontaine du regard, — Lucien Lambeau, Autour de l’Église Saint-Séverin, — Gabriel Henriot, le Vieux Charonne, — Edmond Beaurepaire, le Pavillon de M. de Julienne, — André Hallays, le Monastère des Bénédictins anglais, — Gabriel Henriot, l’Horloge du Palais de Justice, c’est assez dire l’intérêt de ces monographies, et l’éloge n’est plus à faire des superbes héliogravures ; — la Promenade à Paris au XVIIIe siècle[10] de M. Marcel Poète avec les fidèles gravures du temps, qui s’adresse aux curieux du passé, aux amateurs d’anecdotes et de récits pittoresques sur la vie d’autrefois et le Paris d’antan ; — les Richesses d’art de la Ville de Paris[11] et ses Écoles, Lycées, Collèges, Bibliothèques[12].

Continuant l’édition illustrée des œuvres de Shakspeare dans la vivante et sincère traduction de M. Georges Duval, la librairie Flammarion, après avoir donné, l’an passé, Hamlet, publie cette année Roméo et Juliette[13] ; rapprochement heureux, qui fait encore mieux ressortir l’aptitude de l’étonnant génie de Shakspeare à comprendre les caractères des diverses nations, en nous transportant d’un pays du Nord à un pays du Midi, de l’histoire tragique du prince de Danemark à cette pièce, qui est plus qu’un admirable drame : le poème même de l’amour, de l’amour implacable, absolu, dans sa véhémence passionnée, comme il éclate, irrésistible, avec la soudaineté du coup de foudre sous le soleil d’Italie. L’histoire inventée par un vieux conteur italien, Masuccio de Salerne, d’abord transformée, un demi-siècle plus tard, par Luigi da Porto, puis refaite dans le merveilleux récit de Matteo Bandello, enfin reprise par Shakspeare d’après la traduction versifiée d’Arthur Brooke, qui lui-même avait adopté les

  1. H. Laurens.
  2. H. Laurens.
  3. H. Laurens.
  4. H. Laurens.
  5. H. Laurens.
  6. H. Laurens.
  7. Plon.
  8. Perrin.
  9. Ch. Eggimann.
  10. Armand Colin.
  11. H. Laurens.
  12. H. Laurens.
  13. Flammarion.