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du tact ! (Sourires.) Ah bien, oui ! Écoutez ce qui se passe à Saint-Gervais-sur-Couches, en Saône-et-Loire.

Je n’ai pas visité l’église ; mais les répertoires spéciaux la mentionnent comme une belle église romane. Des réparations y sont nécessaires. Les catholiques offrent d’en couvrir les frais. La municipalité ne leur répond pas.

J’emploie ce cas pour prouver que, sur certains points, il y a mauvaise volonté de la part de l’administration. Je veux démontrer qu’en ce qui touche cette question des églises, la pensée du Gouvernement est encore en formation. (On rit.)

Je veux me persuader qu’aussitôt qu’elle aura pris forme, elle nous donnera satisfaction. Pour l’heure, le curé de Saint-Gervais n’obtenant pas de réponse du maire, s’est tourné vers le sous-préfet et a demandé une visite d’architecte. Le sous-préfet lui a répondu : « Nous ne vous connaissons pas ; vous n’êtes qu’un tiers, vous n’avez pas qualité pour demander la visite d’un architecte. »

« Mais il y a danger, insiste le prêtre ; quelle marche dois-je suivre ? »

Et le sous-préfet de répliquer : « S’il y a danger, le maire seul a mandat pour le constater et pour me prévenir. »

Vous voyez la véritable scène de comédie ; vous voyez ce prêtre renvoyé par ce sous-préfet pince-sans-rire et beau diseur à ce maire sourd et muet. (Rires.) C’est une comédie. Mais elle a pour fond de décor...

M. LE PRÉSIDENT DU CONSEIL, MINISTRE DE L’INTÉRIEUR ET DES CULTES. — Le sous-préfet, dans la circonstance, n’a agi que conformément à son devoir. Il n’était pas possible d’accepter d’un tiers des propositions formulées dans les conditions que vous venez d’indiquer, car ce tiers n’avait pas qualité pour faire appeler l’architecte chargé par la municipalité de surveiller l’édifice communal, pour arrêter avec lui le devis des réparations qui pouvaient être nécessaires. La personnalité qui est qualifiée pour agir ainsi est le maire ; c’est à lui que l’offre de concours doit être régulièrement transmise.

M. MAURICE BARRÈS. — Je ne désire et nous ne désirons tous que voir clair ; je suis absolument d’accord avec M. le Ministre ; mais si nous étions en commission pour préparer la loi, je demanderais que cette situation de Saint-Gervais fût retenue, examinée, réglée. Un maire refuse de demander la visite d’un