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et à admettre que l’on obtient ainsi une image en raccourci de ce qui se serait passé à la température ordinaire. Or, comme l’a remarqué M. Daniel Berthelot, la chose n’est ni évidente, ni même probable. En deux minutes, on fait cuire un œuf à 100 degrés ; on n’obtiendrait pas le même résultat en une heure à 50 degrés. En éprouvant les poudres aussi près que possible de la température ordinaire, on aura le moins de chances d’erreur possible, car les réactions à haute et à basse température peuvent différer du tout au tout. M. Berthelot a réalisé heureusement ces conditions en opérant avec les rayons ultra-violets, qui ont la propriété d’accélérer à froid, et très notablement, la décomposition des poudres avariées. Sous l’action de ces rayons, ces poudres donnent immédiatement des dégagemens gazeux triples et quadruples des échantillons sains. L’ultra-violet permet ainsi, en quelques instans, de juger de la valeur d’une poudre et de l’efficacité des stabilisans employés. Il faut espérer que cette méthode, si heureuse, aura bientôt droit de cité dans nos poudreries et notre marine, et qu’aucune opposition routinière ne viendra barrer la route à l’appoint qu’elle peut apporter à la sécurité du pays.

Il nous reste à examiner les actions thérapeutiques biologiques du rayonnement ultra-violet, leurs effets physiologiques et biochimiques dans le monde végétal et animal, sans en exclure l’homme : leur rôle, en un mot, dans les phénomènes de la vie.

Charles Nordmann.