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C. G. T. ; M. Monatte, membre de la même commission et anarchiste de vieille date[1]; M. Marie, membre de la F. C. R. et secrétaire de l’Union des Syndicats de la Seine qui l’ont délégué à la C. G. T. ; M. Sarolea, dit Robert, membre de la Fédération communiste révolutionnaire en même temps que du syndicat des employés de la région parisienne ; M. Gogumus, membre de la Fédération communiste révolutionnaire, et membre du Comité de la C. G. T. ; M. Émile Aubin, secrétaire des Libérés des Bagnes militaires et permanent du Syndicat des Électriciens ; M. Bodechon, membre de la F. C. R. et du Comité de défense sociale, et membre du Comité confédéral ; M. Gaston Jacquemin, membre de la F. C. R. et membre de la Commission exécutive de l’Union des Syndicats de la Seine et du Comité de la C. G. T. ; M. Lemoine, membre de la F. C. R. et secrétaire de la Chambre syndicale des employés de commerce, etc.

On peut citer encore, parmi beaucoup d’autres, M. Jouhaux, secrétaire général de la C. G. T. condamné en 1910 pour violences et cris séditieux ; M. Dumoulin, secrétaire adjoint de la C. G. T., condamné pour détention d’explosifs ; M. Marck, trésorier de la C. G. T., condamné pour violence et sabotage ; MM. Lenoir, Merrheim, Moulinier, tous dignitaires syndicalistes et tous anarchistes avérés, partisans de l’action directe.

Par contre-partie, les groupemens anarchistes, d’abord dirigés par des anarchistes purs, ont maintenant des syndicalistes anarchistes à leur tête, — par exemple le Comité de Défense sociale, dont les dirigeans furent d’abord des libertaires comme MM. Grandidier, Peronnet et Tissier et qui est administré actuellement par le syndicaliste anarchiste Thuillier. Qu’est-ce à dire, sinon que l’unité de ces organisations diverses est absolue, et que partout ce sont les anarchistes qui mènent le jeu ?

On peut s’en assurer d’ailleurs en considérant d’autres indices. Sur 170 Bourses du travail fédérées, 93, — subventionnées comme les autres, — font ouvertement de la propagande anarchiste, antimilitariste et antipatriotique. En 1905, la C.G.T., jusque-là logée dans l’immeuble de la Bourse du travail de Paris, en a été exclue, à raison de cette propagande, par le Préfet de la Seine. En 1908, l’Union des Syndicats de la Seine a été expulsée à son tour. Mais ayant laissé à la Bourse les syndicats

  1. Au Congrès d’Amsterdam M. Monatte avait célébré « la voix grandiose de la dynamite. » (Congrès d’Amsterdam, p. 69.)