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dans l’air comme des bouffées d’espoir, car la pensée de reprendre une revanche sous Paris venait tout à coup d’éclairer notre horizon. — Les contre-ordres du 28 août anéantissent brusquement ces espérances ; les soldats, qui n’en peuvent discerner les motifs, sont profondément atteints dans leur moral. Peu à peu, ils perdent ce qui leur reste de confiance en leurs chefs. Dans tous les corps d’armée se produisent des temps d’arrêt, des croisemens de colonnes, des fatigues de tout genre ; partout c’est une confusion inexprimable[1]. »


Excidat illa dies ævo !


Que ne peut-on arracher ce jour de notre histoire ?

Il y eut, parmi les observateurs du métier, comme une secousse prophétique, à l’annonce de la marche en avant de Mac Mahon, au milieu des trois armées prussiennes en train d’exécuter leur large mouvement enveloppant. Nul ne douta qu’un effondrement effroyable ne fût au bout de cette stratégie affolée. L’attaché militaire de l’ambassade d’Autriche l’annonça à son gouvernement en termes si saisissans que Metternich chargea Klindworth, un de ses agens secrets, d’aller aux Tuileries donner lecture à l’Impératrice du rapport de l’attaché. A cette lecture, la malheureuse femme se voila la face de ses mains en s’écriant : « Ah ! ne le dites à personne ! »

Il ne le dit à personne, mais peu de jours après, l’événement d’une voix terrible le dit au monde entier.


EMILE OLLIVIER.


Dès les premiers articles de M. Emile Ollivier, M. le colonel de la Tour du Pin nous a adressé une communication qu’il a remaniée et complétée à mesure que paraissaient les articles suivans et qu’il a été convenu que nous publierions quand la série de M. Ollivier serait terminée. Nous communiquons à M. Ollivier la dernière rédaction de M. de La Tour du Pin, nous réservant de publier en même temps la communication de celui-ci et les observations que M. Ollivier croira devoir y joindre après en avoir pris connaissance. (Note de la Direction.)

  1. Belfort, Reims, Sedan, p. 71.