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sur la route de Montmédy à Thionville et que l’armée de Metz en manquait complètement.


II

Le lendemain 21 août, dès le matin, Mac Mahon se met en route pour Reims avec les 1er, 5e 12e corps d’armée et la première division du V. Au départ, des réserves considérables de toute nature sont encore brûlées, anéanties. Et par suite du même mouvement, pendant qu’à Châlons on brûle, à Verdun on laisse moisir ou l’on donne aux chevaux les approvisionnemens. Et l’on entend encore répéter « qu’on manquait de tout. ».


CARTE


A voir la marche pesante, décousue, dégingandée de son armée qui, à chaque pas, semait les traînards, le long des accotemens des routes, il avait encore mieux compris qu’elle n’était pas en état d’entreprendre aucune opération sérieuse, et les traînards disséminés le long des routes lui criaient plus fort encore que son bon sens : « Reviens sur Paris. » Il y était décidé : « On m’accuse d’être le Grouchy de la situation, disait-il à ses aides de camp. N’importe : je me sacrifierai au salut du pays. »

Lorsqu’il rentra à sept heures du soir à son quartier général, à Courcelles, après avoir visité les camps de ses troupes exténuées, on lui annonça que l’Empereur l’avait fait appeler depuis