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mécanismes d’horlogerie ingénieusement combinés et qui, en Angleterre et en Allemagne, fonctionnent déjà à cet effet.


AUTRES MODES RÉCENS D’ÉCLAIRAGE

Il nous reste à dire un mot de l’éclairage par l’acétylène et par les tubes à gaz raréfiés luminescens, bien que ces sources lumineuses n’aient guère été employées jusqu’ici dans l’éclairage public qui fait l’objet principal de cette chronique. Mais rien ne prouve que cette situation ne changera pas dans l’avenir.

L’éclairage à l’acétylène, grâce surtout à la production à bas prix du carbure de calcium dans les usines hydro-électriques, avait paru un moment plein d’avenir, car elle est sans conteste le plus éclairant des combustibles. La découverte des manchons à incandescence est venue leurrer pour un temps cet espoir. Pourtant, dès maintenant, 172 petites communes de France utilisent ce mode d’éclairage public, et il est appelé en tous cas à quelque avenir dans les localités trop peu importantes pour faire les frais d’une installation d’électricité ou de gaz. On cherche d’ailleurs actuellement à réaliser l’incandescence des manchons par l’acétylène, et les essais faits dans cette voie sont assurés, s’ils réussissent, d’un grand avenir, à cause du grand pouvoir calorifique de l’acétylène et de la haute température qu’elle réalise. Tandis, en effet, qu’un mètre cube de gaz d’éclairage fournit environ 5 000 calories, un mètre cube d’acétylène en fournit 7 000.

Les tubes à gaz luminescens, dans lesquels on produit la lumière au moyen du courant électrique qui traverse un gaz raréfié, comme dans les tubes de Geissler, sont très économiques, mais encombrans et fragiles. Les gaz utilisés jusqu’ici sont soit le mercure vaporisé (lampes Cooper-Hewit et Herœus, qui ont l’inconvénient de donner mie lumière blafarde dont les rayons rouges et jaunes sont pratiquement absens), soit l’azote ou l’acide carbonique (qui ont l’inconvénient, tout en donnant une lumière assez blanche, de se résorber peu à peu dans les parois du tube), soit le néon, qui n’a pas ces inconvéniens, mais donne une lumière un peu trop rouge. J’ai déjà eu l’occasion, dans ma récente chronique sur les applications du froid, d’indiquer les beaux résultats dus dans cette voie à M. Georges Claude. Il semble qu’en accouplant les tubes à néon et les tubes à vapeur de mercure on obtienne une lumière qui a sensiblement les qualités de la lumière blanche, et c’est là sans doute qu’est l’avenir.