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très élevées, tels que le tantale, qui tond vers : 2 900° seulement, le tungstène, qui fond à plus de 3 000°, l’osmium qui fond au-dessus de 2 200°, etc.

Du coup, ces métaux et leurs divers alliages réciproques, qui n’avaient pas jusque-là d’applications notables, ont pris une grande importance industrielle, et ainsi ont vu le jour les lampes à fîlamens métalliques des divers systèmes (Osram, Tantale, etc.) qui se partagent actuellement la faveur du public.

Tandis qu’on ne pouvait porter les filamens de carbone qu’à environ 1 600° à 1 700°, les nouveaux filamens métalliques sont réduits à un diamètre assez faible pour être portés, dans les lampes usuelles, à des températures très supérieure à 2 000°. Et c’est ainsi que le rendement, qui n’était que d’environ 1/5 de bougie par watt avec les lampes à filament carboné, a presque triplé dans les lampes nouvelles. L’économie réalisée est donc considérable, elle suffit à amortir, au bout d’une soixantaine d’heures, le prix assez élevé des ampoules à filamens métalliques, et on conçoit que celles-ci soient en passe de supplanter complètement leurs rivales.

Chose curieuse d’ailleurs, tandis que les lampes à fîlamens métalliques à petite ou grande puissance (on en fait de plusieurs milliers de bougies, et leur intensité lumineuse ne dépend que de la longueur du filament qui a toujours une épaisseur uniforme), tandis que ces lampes sont aujourd’hui employées pour l’éclairage d’un grand nombre de villes de la province et de l’étranger ! surtout des États-Unis), elles ne sont pas utilisées pour l’éclairage public de Paris. La cause en est sans doute le prix élevé de l’électricité parisienne.

À titre documentaire, ajoutons que l’extrême finesse des filamens métalliques employés et qui dans les lampes courantes d’une vingtaine de bougies ne pèsent que quelques milligrammes, est telle qu’un kilogramme de tantale fournit la matière de plus de 30 000 lampes. Enfin la durée de ces lampes est considérable, certaines sont encore utilisables après plusieurs milliers d’heures de fonctionnement, et n’exigent durant ce temps aucun entretien. Tel n’est pas le cas des lampes à arc dont nous allons dire maintenant les récens progrès.


LES LAMPES À ARC

L’arc électrique éclatant outre deux tiges de charbon que traverse un courant continu ou alternatif constitue assurément l’un des modes d’éclairage les plus économiques à la fois et les plus agréables. Il est