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REVUE SCIENTIFIQUE

LES PROGRÈS RECENS DE L’ÉCLAIRAGE

« De la lumière ! De la lumière ! » Ce cri de Gœthe expirant pourrait, en quelque sens qu’on l’entende, servir de devise à notre époque. Jamais la curiosité humaine n’a eu plus qu’aujourd’hui soif d’inconnu et de lumière spirituelle ; jamais elle n’a plongé avec autant de passion son scalpel indiscret dans le sein de tous les mystères. Mais jamais non plus on n’a eu besoin autant qu’aujourd’hui de cette lumière matérielle qui caresse nos yeux et par laquelle seule nos âmes communient avec l’univers infini, puisque tous nos autres sens ne nous peuvent faire connaître que l’ambiance immédiate.

Pour éclairer les coins souterrains de nos cités continuellement plongés dans l’ombre ; pour ravir à la nuit quelques-unes des heures qu’elle vole à notre impatience de vivre sans arrêt, et sans souci des normes que le soleil impose à notre fièvre, on a dépensé depuis quelque temps des trésors d’ingéniosité. Les savans et les industriels ont combiné leurs efforts pour chasser la nuit à volonté, et les résultats obtenus dans cette voie sont si beaux, ils touchent à la fois à tant de problèmes pratiques et à tant de questions de science pure, qu’ils méritent assurément de nous arrêter un instant.


QUELQUES MOTS D’HISTOIRE

Les traces fuligineuses que l’on retrouve dans les cavernes préhistoriques prouvent que le problème de l’éclairage artificiel est presque aussi vieux que les hommes. Mais il faut arriver à l’époque moderne