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du rivage. On voit bien de grands projecteurs sur l’îlot fortifié d’Helgoland, dont nous parlerons tout à l’heure, mais ce sont plutôt des feux de découverte que des feux de tir proprement dits. En revanche, les Allemands se servent beaucoup de fusées éclairantes à grande portée et qui donnent un vif éclat pendant une vingtaine de secondes. Ils ont aussi des projectiles éclairans très perfectionnés[1], qui ont sur les faisceaux lumineux des projecteurs l’avantage apprécié de ne pas déceler leur point de départ. Ces deux systèmes sont, d’ailleurs, d’une application beaucoup moins coûteuse que celui des projections électriques.

Ne nous arrêtons pas à mentionner les batteries d’obusiers ou de mortiers, annexes des batteries de canons longs, que l’on organise à la mobilisation sur des emplacemens préparés, ni les batteries de pièces légères à tir rapide, destinées à battre les torpilleurs de l’adversaire, et passons aux mines sous-marines.

Ces engins ont toujours joué un grand rôle dans la défense des côtes de l’Allemagne. Il y a quelques années leur modèle se rattachait au type général des mines électro-chimiques, explosant automatiquement au choc d’une carène. Mais il semble qu’ils aient été profondément modifiés, ainsi que les mines semées (streu-minen), ou mines de blocus, dont les Allemands font aussi grand usage.

Quoi qu’il en soit, les mines qui seront mouillées à demeure, sur des lignes repérées à l’avance, avec des portières ménagées pour le passage des navires amis, sont sensiblement plus grandes, plus puissantes aussi, que les streu-minen, engins de circonstance, que des navires spéciaux sèment rapidement dans tel chenal où l’adversaire serait tenté de s’engager.

Sur quelques points, — passes étroites, goulets resserrés, celui de Kiel, par exemple, — des batteries[2] de torpilles automobiles, du type Whitehead modifié par Schwartzkopf, sont prévues et tenues en réserve. Enfin il existe, pour fermer les entrées de port, des barrages en câbles d’acier soutenus à la surface de l’eau par des madriers de forte dimension.

Tout ce qui touche aux moyens de communication est très soigné, très méthodiquement installé, télégraphes et radiotélégraphes,

  1. On fait chez nous, depuis quelque temps, des expériences très poussées sur les projectiles éclairans. Mais nous nous servons surtout de projecteurs.
  2. Sorte de radeaux sur lesquels sont disposées parallèlement de 3 à 6 torpilles et que l’on immerge à 3°, 50 environ, au moment du besoin. Les torpilles peuvent être lancées une à une, ou simultanément.