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LES PROGRÈS
DE LA DÉFENSE DES CÔTES
DE L’ALLEMAGNE

Bien que le détail de l’emploi des fonds que le gouvernement impérial a obtenus du Reichstag soit tenu secret, on sait cependant que quelques millions de marks, — quelques dizaines de millions, plutôt, — iront aux ouvrages et engins de défense du littoral allemand.

Nous ne saurions avoir la prétention de deviner tout ce que nos voisins vont entreprendre dans cet ordre de faits. Cependant on peut en avoir une idée générale en se laissant guider par l’examen de la situation actuelle de l’organisme défensif et par le relevé des travaux en cours d’exécution, ou « amorcés » déjà.


Dans son ensemble, la défense des côtes de l’Allemagne est conçue d’une manière rationnelle. Le départ des attributions entre la marine et l’armée y est mieux fait que chez nous, conformément aux principes directeurs que le maréchal de Moltke avait fait prévaloir, dès 1884, dans le conseil de défense de l’Empire.

Nous ne commenterons pas le mémorandum, bien connu des spécialistes, que le vieux et éminent chef de guerre avait rédigé sur ce sujet. L’exposé des motifs de la remise aux mains de la marine allemande de la plus grosse part de la défense des côtes ne convaincrait pas notre département de la Guerre, invariablement attaché aux prérogatives qu’il tire de l’interprétation étroite de la loi, — un peu surannée, — de 1791. Seule, l’urgente nécessité de disposer en faveur des formations de campagne d’élémens en personnel créés ou développés depuis 1898 pour la