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l’extrémité de la grande table placée devant le Speaker, est retirée par le Sergeant at arms. Le Chairman, qui ne prend pas la place du Président, mais siège à sa droite, sur un banc au-dessous, n’est pas en robe ni en perruque. La discussion prend de plus en plus le caractère d’une conversation. Les grands chefs du Ministère : MM. Asquitb, Lloyd George, Winston Churchill, qui avaient répondu aux questions sont partis. Le débat est soutenu, au nom du Gouvernement, par le ministre de l’Instruction publique, M. Pease. Il est constamment sur la brèche, mais répond d’une manière fort simple, mettant parfois sa main dans sa poche, ou s’accoudant sur la table dont j’ai parlé, qui est couverte de nombreux documens. De l’autre côté de la table et vis-à-vis du banc ministériel est le banc des chefs de l’opposition, ceux qui ont été ou seront ministres. M. Arthur Balfour l’ancien, et M. Bonar Law le nouveau leader des Unionistes y sont pour l’instant. Les amendemens sont soutenus par leurs auteurs, généralement combattus par le ministre seul, qui cependant en accepte un ou deux. Quand, sur les bancs ministériels ou unionistes, plusieurs orateurs désirent parler, ils se lèvent en même temps, le Chairman, d’un signe à peine perceptible, désigne l’un d’eux. Les autres se rassoient immédiatement. La discussion terminée, le Chairman invite les membres à voter : Yes, disent les uns ; No, disent les autres, mais bien qu’il soit évident, — je parle de la séance à laquelle j’ai assisté, — que les noes l’emportent, le Chairman ne prononce pas la formule sacramentelle : The noes have it ; — dans le cas contraire, il dirait : The ays have it ; il dit au contraire : Division, et l’on procède au vote définitif<ref> Ceux qui voudraient des explications détaillées sur la façon dont se passent les votes à la Chambre des Communes les trouveront dans l’ouvrage excellent et unique sur la matière de M. de Franqueville, t. II, p. 110 et suivantes. </<ref>. — Tous les membres se lèvent alors, quittent leur place et sortent, successivement, ceux qui votent yes par la porte derrière le fauteuil du Président, ceux qui votent no, par la porte d’entrée ; les uns et les autres rentrent par la porte opposée à celle par laquelle ils sont sortis. Deux scrutateurs les ont comptés au passage ; on les appelle les Tellers, parce qu’en effet, la division terminée, ils s’avancent tous les quatre d’un pas lent, jusqu’à la table qui est devant le Président, saluent et lui disent le nombre des ays et des noes qui est répété par un clerk. La division est terminée.