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Mac Mahon fût indépendant de Bazaine. « Non, répondit le maréchal, j’aime mieux être sous les ordres de Bazaine. Je le connais bien, il est mon ami ; nous nous entendrons[1]. » Il fut donc convenu que le maréchal de iMac Mahon serait nommé commandant de l’armée de Châlons, avec cette indication formelle qu’il serait sous les ordres de Bazaine, quand il aurait rejoint ; que Trochu serait nommé gouverneur de Paris et que Lebrun le remplacerait à la tête du 12e corps d’armée. Trochu pria l’Empereur d’interroger le général Berthaut sur l’état d’esprit des mobiles. Le général expliqua que, dans l’insuffisance de leur instruction, ils étaient pour l’armée du maréchal une cause de faiblesse et de désorganisation plutôt qu’un élément de force ; ils pouvaient, dès qu’ils seraient complètement armés, être employés à garder les situations défensives, on ne pouvait songer à les faire battre en rase campagne dans un avenir rapproché. Trochu proposa alors de prendre ces mobiles avec lui et de les reconduire à Paris. L’Empereur eut un mouvement de refus : « Ce serait envoyer un renfort à l’élément révolutionnaire de la capitale. Voyez ce qui s’est passé, disait-il, ils se sont révoltés contre le maréchal Canrobert, ils ont crié : Vive la République !

  1. Tlemcen, 13 septembre 1849. — Mon cher colonel, si vous méconnaissiez un peu moins, j’aurais réellement une frayeur terrible que vous ne m’accusiez non de paresse, ce qui serait un peu vrai, mais d’oublier complètement mes amis ; je chercherai cependant à m’excuser en vous disant que je méditais depuis longtemps une course chez les Abida, etc,……..
    Parlons maintenant un peu de vous : je vous dirai que le général Pélissier vient de quitter Tlemcen, où il est resté trois jours à passer l’inspection du 9e de ligne ; pendant tout ce temps, il n’a cessé de donner des coups de boutoir à tout le monde, excepté à moi, ce qui l’a fait juger par tous comme vous l’avez fait vous-même : c’est-à-dire d’une manière qui, dans ma conviction, est complètement inexacte, car, dans le fond, il est véritablement un homme bon et rempli de cœur ; il a décidé, et je vous prie de conserver cet avis pour vous seul, que le colonel Regaud serait proposé immédiatement d’office pour les places, et demande d’urgence qu’il soit remplacé le plus tôt possible à son régiment, se fondant sur la nécessité où je suis d’avoir près de moi un second sur lequel je puisse compter de toute manière. Dans cet état de choses, j’ai appuyé fortement sa décision et lui ai proposé immédiatement l’officier qui me paraissait le plus apte de tous à remplir cet emploi, etc…………..
    J’espère que, par amitié pour moi, vous voudrez bien, toute autre considération à part, m’appuyer dans cette circonstance, principalement auprès de mes deux prédécesseurs Bedeau et Cavaignac, etc. Recevez, mon cher colonel, la nouvelle assurance de mon sincère attachement. Le général. Signé : MAC MAHON.
    Ce 24 décembre 1850. — Mon cher ami. Êtes-vous toujours dans l’intention de retourner en Afrique ? La position de colonel du 9e de ligne vous irait-elle ? Dans ce cas, je suis presque sûr de vous la faire obtenir. Répondez-moi par courrier. Dans tous les cas je reste votre meilleur ami. Gal M. M.