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l’or. A cette objection, l’exposé des motifs répond qu’au 31 décembre 1912 la Banque impériale n’avait en caisse que 255 millions de monnaie d’argent, malgré une frappe annuelle d’environ 40 millions, ce qui prouve que le public a un véritable besoin de ces pièces. Il conviendrait donc d’en augmenter l’approvisionnement, mais de laisser ce supplément à la disposition de l’Etat, qui ne permettrait à la Banque d’en disposer qu’au moment de la crise, de façon à lui permettre de ménager son or. Le métal nécessaire à la frappe des 120 millions de monnaies d’argent coûterait environ 54 millions, ce qui procurerait un bénéfice de 66 millions, disponible dans le budget de l’Empire le jour où les pièces seraient mises en circulation. La majeure partie du profit résultant des émissions régulières de monnaies divisionnaires d’argent qui se poursuivent est consacrée au maintien du titre des pièces d’or, au renouvellement des pièces d’argent et de nickel. Comme la frappe des 120 millions de monnaies destinées à la réserve est exceptionnelle, on ne la fera pas entrer en ligne de compte pour le calcul du maximum de 20 marks par tête d’habitant que la loi a fixé.

L’augmentation de la quantité des Bons de caisse de l’Empire, qui semblaient destinés à disparaître de la circulation, est la partie du programme qui soulève le plus d’objections. Ce n’est pas améliorer la circulation fiduciaire allemande que d’y ajouter 120 millions d’un papier qui n’a d’autre garantie que la signature du Gouvernement et que cependant la Banque impériale est autorisée à faire figurer dans son encaisse métallique. De ce qui était considéré comme un expédient provisoire il y a 40 ans, on ferait quelque chose de permanent, alors que, depuis longtemps, le retrait de ces Bons était envisagé comme la mesure nécessaire à l’assainissement définitif de la circulation. Si celle-ci a réellement besoin d’instrumens d’échange de faible dénomination en quantité supérieure à celle qui existe, il vaudrait mieux remplir cette lacune au moyen de petites coupures de billets créés par la Banque de l’Empire, c’est-à-dire de l’établissement que la loi fondamentale de 1875 charge expressément de veiller à l’entretien de la circulation fiduciaire.

Ce papier d’Etat constitue en effet un élément parasite, à côté de celui de la Banque de l’Empire et des quatre autres banques, de Bavière, de Saxe, de Wurtemberg et de Bade, qui ont encore le droit d’émission en Allemagne. La circulation des cinq