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démesurée des dépenses, en particulier de celles qui concernent l’armée et la marine.

Le 4 p. 100 de l’Empire coté le 31 déc. 1911 101,70 est aujourd’hui à 98,80
Le 3 1/2 — — 91,60 — 84
Le 3 p. 100 — — 82,65 — 74

Il y a une quinzaine d’années, le 3 pour 100 était aux environs du pair et le 3 1/2 à 103.

Un emprunt 4 pour 100 a été émis au début de 1913 à 98,60 : il s’élevait à 50 millions de marks pour l’Empire et 100 millions pour la Prusse. Le public ne lui a pas fait mauvais accueil ; il a manifesté son goût pour les titres de rente, de préférence aux Bons du Trésor, contrairement à l’attente des banquiers qui pensaient que, dans les circonstances actuelles, les capitalistes préféreraient des obligations à courte échéance. Celles-ci, qui consistaient en 400 millions de Bons du Trésor prussien, n’ont pas encore trouvé preneur, en dehors du syndicat des banques, pour la totalité de l’émission. On comprend qu’en présence de la baisse profonde des cours, on hésite à créer de nouvelles quantités de rentes : ce n’est cependant pas une raison suffisante pour recourir à un procédé aussi anormal que celui de la contribution extraordinaire. Du reste, l’adoption de cette idée n’a empêché ni l’Empire ni la Prusse de continuer à emprunter pour leurs besoins courans. Le 12 juin 1913, ils ont émis 175 millions de consolidés prussiens et 50 millions de consolidés impériaux à 97,90. En même temps, le Trésor prussien a offert, au taux de 5 1/2, 75 millions de bons à échéance d’un an. Le public n’a presque rien souscrit. C’est toujours le système des émissions, à jet continu, de rentes et d’obligations à court terme, qui n’a pas contribué à relever la cote du crédit national.

Le vote de la loi a redonné de l’actualité à la question de savoir quel est le total de la fortune allemande. Les statistiques que l’on possède à cet égard n’ont quelque précision que dans les Etats qui ont déjà institué un impôt sur la fortune, tels que les royaumes de Prusse et de Saxe, les grands-duchés de Bade, Hesse, Oldenbourg, les duchés de Brunswick et Saxe-Gotha, la principauté de Schaumbourg-Lippe. Les législations de ces divers pays, bien que n’étant pas uniformes, s’accordent pour ne pas frapper les objets d’un usage courant, mobilier, ustensiles