Beaucoup d’Allemands considèrent qu’il n’y avait pas de motif pour ne pas couvrir ces dépenses extraordinaires par un emprunt. Des écrivains, tel le docteur Strutz, ont fait observer qu’il ne faut pas appeler contribution ce qui est un véritable impôt, dont la perception est réglée d’après des principes analogues à ceux qui président à l’assiette de l’impôt prussien sur le capital. La nouvelle contribution n’est autre chose qu’un impôt personnel sur la fortune nette de chacun ; d’après les dernières modifications, ce n’est pas seulement le capital, mais le revenu qui servira de base. D’autre part, on affranchit de l’impôt les objets mobiliers qui ne sont pas devenus immeubles par destination, les capitaux à recevoir à des échéances ultérieures en vertu d’assurances, les emprunts hypothécaires, tandis que, d’après la loi prussienne de 1906, le seul fait de l’inscription d’une dette foncière ne suffit pas pour la faire retrancher de la somme imposable. Au point de vue de ceux qui doivent l’impôt, on ne s’est pas borné à frapper les individus elles citoyens allemands. Les étrangers qui séjournent sur le territoire national en se livrant à une occupation y sont soumis, ainsi que les sociétés par actions et les sociétés par actions en commandite. Sont exemptes, les sociétés à responsabilité limitée, qui se développent de plus en plus en Allemagne, où leur nombre est triple de celui des sociétés par actions. Il est vrai que l’ensemble de leurs capitaux ne représente que le quart du total de ceux des autres sociétés.
Le principe de la contribution extraordinaire payée une fois pour toutes par le prélèvement d’une fraction du capital de chaque contribuable est très contestable et très contesté, même en Allemagne. Tout d’abord, on a fait observer que les taux envisagés dépassent de beaucoup les maxima auxquels on avait été habitué jusqu’ici. En Prusse, l’impôt complémentaire sur le capital n’atteint pas un pour 1 000, c’est-à-dire, le quinzième du taux maximum inscrit dans la loi nouvelle, et qui est encore augmenté quand le revenu du contribuable dépasse 5 pour 100 de son capital. Dès lors, la contribution représentera des sommes que beaucoup de contribuables ne seront pas en mesure de prélever sur leur revenu annuel. Il convient en effet de remarquer que le paiement d’un pour 100 du capital correspond au prélèvement d’un quart du revenu, si on admet que celui-ci soit au taux de 4 pour 100.