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LES ARMEMENS FINANCIERS
DE LA FRANCE ET DE L’ALLEMAGNE

Il n’est d’autre mot que celui d’armement pour désigner les mesures financières auxquelles ont en ce moment recours la France et l’Allemagne. C’est en vue d’augmenter leurs forces militaires que ces deux nations élaborent des programmes, dont la presse, de chaque côté des Vosges, ne cesse, depuis des mois, d’entretenir ses lecteurs. Il nous a paru que l’heure était venue d’examiner la façon dont le problème a été résolu par les Gouvernemens et de faire connaître à nos lecteurs les projets de loi que vient de voter le Reichstag à Berlin et ceux qui sont actuellement en discussion dans les Chambres françaises.

Les Allemands sont partis de cette conception qu’une fraction de la dépense à envisager ne devait pas être fournie par un emprunt, ni par des impôts susceptibles de le gager, mais par une contribution extraordinaire, une fois payée, établie sur les bases que nous allons étudier. D’autre part, ils introduisent des taxes destinées à couvrir les dépenses annuelles permanentes qui vont s’ajouter au budget. En France, le Cabinet Barthou a résolu le problème dans un esprit semblable, c’est-à-dire qu’il a divisé en deux parties les nouvelles dépenses militaires, mais il n’a pas eu recours au même moyen de s’assurer les recettes nécessaires. Les frais qu’on peut appeler de premier établissement seraient couverts par l’emprunt ; pour les dépenses qui devront être inscrites annuellement par suite