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les hauteurs de Saint-Quentin ou sur le col de Lessy ; la réserve de la cavalerie également à gauche, dans la petite vallée du moulin de Longeau. Au quartier général, h. Plappeville, avaient été amenées de Metz les réserves d’approvisionnemens en munitions et vivres.

Il y a environ huit kilomètres de Plappeville au Point-du-Jour, où Bazaine pouvait se mettre en communication avec Frossard et Le Bœuf ; dix kilomètres de Plappeville à Montigny-la-Grange, où il pouvait se mettre en communication avec Le Bœuf et Ladmirault ; douze kilomètres de Plappeville à Saint-Privat où il pouvait se mettre en communication avec Canrobert. Ces distances, en tenant compte des arrêts sur la route pour prendre des renseignemens, ainsi que des encombremens inévitables sur les routes situées en arrière d’un champ de bataille, pouvaient être franchies de Plappeville au Point-du-Jour en cinquante minutes, à Montigny-la-Grange en une heure et à Saint-Privat en une heure un quart.

Cette position était excellente et, par sa solidité, contre-balançait l’inégalité des forces. L’aile gauche, garantie dans la plus grande partie de son étendue par la configuration même du terrain, était protégée par les forts Saint-Quentin et Plappeville, placés en arrière et fortement appuyés à la vallée de la Moselle. Devant elle, était le ravin de la Mance, obstacle sérieux au débouché des forces allemandes, des deux côtés duquel il y avait assez de place pour déployer des brigades. La route de Gravelotte-Metz, par laquelle les trois armées devaient franchir ce ravin, formait une espèce de défilé qui pouvait être battu de nos positions de Saint-Hubert à Gravelotte. Des carrières permettaient d’abriter nos lignes de tirailleurs. Les bois épais, dans lesquels l’infanterie ennemie ne pouvait pénétrer que déployée en tirailleurs, étaient criblés à bonne distance par nos mitrailleuses.

Entre Amanvillers et Roncourt, le terrain, presque partout en pente douce, favorisait les mouvemens offensifs ainsi que le jeu de l’artillerie et de l’infanterie. Le seul inconvénient de cette partie du champ de bataille était la difficulté de la retraite. La gauche disposait de l’ancienne voie romaine ; mais les autres corps n’avaient qu’une issue insuffisante par le ravin de Châtel-Saint-Germain.

A droite, l’inconvénient était bien plus sérieux. Sur le front,