Page:Revue des Deux Mondes - 1913 - tome 15.djvu/854

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

place qui vous revient, vous seriez bien bon de revenir le 15 octobre.

Moi, j’irai faire ce jour-là une apparition à Paris et je reviendrai ici jusqu’à la Toussaint. Sur ce, mon cher ami, je vous rends aux douceurs de votre villégiature germanique. Il y a assez longtemps que je vous ennuie de mon bavardage sénile. Tâchez, s’il survient un casus belli subit entre la France et l’Allemagne, de ne pas vous laisser interner entre Bonn et Cologne. J’espère que les échauffourées de la place de l’Opéra n’amèneront pas deux peuples à s’entr’égorger.


Laroche-Guyon, 29 juillet 1892.

Mon cher ami.

Je veux vous remercier du nouveau témoignage d’amitié que vous nous donnez, et vous dire combien je suis confus de la hardiesse de mon aîné. Je n’aurais jamais eu un pareil toupet. Mais, puisque vous vous êtes laissé prendre aux pièges de ce propriétaire sans scrupule, il faut que vous alliez jusqu’au bout. Vous ne pouvez venir que samedi, va pour samedi ! Seulement, je vous en prie, ne songez pas à partir dimanche soir, comme je soupçonne que vous en avez le projet. Nous ne revenons à Paris que mardi. Vous partirez donc lundi soir au plus tôt. Nous pourrons ainsi vous faire voir un peu notre pays qu’on dit très beau. Quant à notre maison, la Muette, Bourbiliy, et le château rhénan de votre amie Mme J... ne peuvent vous en donner qu’une très faible idée. Vous verrez ça ! Et je ne doute pas que l’année prochaine, — si Dieu nous prête vie, — Mme Carraby ne nous demande une invitation. En attendant, présentez-lui mes bien respectueux et affectueux souvenirs ; et remerciez-la, de notre part, de vous avoir cédé pour quelques heures à vos vieux amis.


Laroche-Guyon, 10 octobre 1893.

Mon cher ami,

J’ai eu assez récemment de vos nouvelles sans que vous ayez eu la peine de m’en donner. Quand je dis assez récemment, ce n’est pas tout à fait exact. Vers la fin du mois d’août, nous avions eu, au fond du Dauphiné, à Allevard, la visite de notre