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au chant des hymnes et au murmure des prières… Peu à peu ses yeux se voilèrent, les traits de son visage se détendirent. Ses lèvres ne remuaient plus. Possidius, le disciple fidèle, se penchait sur lui : comme un patriarche de l’Écriture, Augustin de Thagaste « s’était endormi avec ses pères… »


Et maintenant, quoi que vaille cet écrit, conçu et conduit dans un esprit de vénération et d’amour pour le saint, pour le grand cœur et la grande intelligence que fut Augustin, pour ce type unique de chrétien, le plus complet et le plus admirable peut-être, qu’on ait jamais vu, — l’auteur ne peut que redire, en toute humilité, ce que disait, il y a quinze cents ans, l’évêque de Guelma, son premier biographe :

« Je demande instamment à la charité de ceux qui liront ce livre de s’unir à mes actions de grâces et à mes bénédictions envers le Seigneur, qui m’a inspiré la pensée de faire connaître cette vie aux présens et aux absens… et qui m’a donné le pouvoir de l’exécuter. Priez pour moi et avec moi, afin que je m’efforce, ici-bas, de suivre l’exemple de cet homme incomparable, avec qui Dieu m’a accordé-le bonheur de vivre pendant un si long temps… »


LOUIS BERTRAND.