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SAINT AUGUSTIN[1]
DERNIÈRE PARTIE[2]
EN FACE DES BARBARES
- « Et nunc veniant omnes quicumque amant Paradisum, îocum quietis, locum securitatis, locicm perpetuæ felicitatis, locum in quo non pertimescas Barbarum...
- « Et maintenant qu’ils viennent tous ceux qui aiment le Paradis, le lieu du repos, le lieu de la sécurité, le lieu de l’éternelle félicité, le lieu où le Barbare n’est plus à craindre... »
- ( Sermon sur la Persécution des Barbares, VII, 9.)
I. — LE SAC DE ROME
Dans le courant du mois de juin 403, un événement extraordinaire avait bouleversé l’ancienne capitale de l’Empire. Le jeune Honorius, accompagné du régent Stilicon, venait y célébrer son triomphe sur Alaric et l’armée des Goths mise en déroute à Pollentia.
Une pompe triomphale, c’était un spectacle bien extraordinaire, en effet, pour les Romains de ce temps-là. Ils en avaient tellement perdu l’habitude ! Et non moins insolite était la présence de l’Empereur au Palatin. Depuis le règne de Constantin, les palais impériaux étaient déserts. C’est à peine si, en deux siècles, ils avaient reçu quatre fois la visite du Maître.