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III


Puisque le sûr orgueil qui te donna naissance,
Versaille, entre tes murs a su faire tenir
Tout ce que le désir aidé du souvenir
Peut concevoir de grâce et de sobre décence,

Le passé te commit de sacrer l’avenir...
Qu’il poursuive l’amour, la gloire ou la puissance ;
C’est vers ton calme auguste et ta magnificence
Que chaque élu du rêve en tremblant doit venir.

Il accomplira mieux qu’un pompeux simulacre ;
Car, proférant sur lui le verbe qui consacre,
Tu feras brusquement son doute s’apaiser,

Tandis qu’épouvanté de sa grandeur future
Il sentira, courbé sous ton investiture.
L’invisible auréole à son front se poser.


LA CENDRE DES LYS


I


Quand, de leur parfum tendre ou de leur vif éclat.
Ils avaient réjoui le jardin de la France,
Surannés, ou frustrant une longue espérance.
Les lys, fauchés du sort, venaient s’amasser là.

Sous des marbres pesans que le respect scella
Ils se décomposaient, dans un pieux silence ;
Vint à souffler un vent d’ire et de violence ;
Jusqu’au fond des tombeaux sa rafale roula