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Bons Pasteurs, que l’art du Gandhâra est frère de celui des Catacombes, et que l’un et l’autre sont l’œuvre du même génie « hellénistique, » on est émerveillé d’une telle création. Les deux grands « moyen âges, » le moyen âge chrétien et celui de l’Extrême-Orient, sont fils du même père. Ils s’ignorèrent longtemps. Ils se reconnaissent aujourd’hui. Gloire à la Grèce ! Elle a modelé patiemment les riantes figures de son Olympe. Les deux branches principales de l’art religieux, les deux plus grands aspects du divin sur la terre, sont encore un don qu’elle nous fait. La Grèce, dans le monde du beau, a réellement tout inventé. Cette « divine feuille de mûrier » étendue sur les flots de la mer d’Ionie, n’est-elle pas plutôt une main, la main du démiurge, de la race d’artistes souverains qui est née pour donner leur forme à tous nos rêves ? Et qui aurait prévu, pour finir comme j’ai commencé, par une citation de Renan, que cet essai sur l’art bouddhique s’achèverait par une stance ajoutée, en l’honneur de Pallas Athéné, à la Prière sur l’Acropole ?


LOUIS GILLET.