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L’EXPOSITION DE L’ART BOUDDHIQUE
AU
MUSÉE CERNUSCHI

Je ne sais plus dans quel endroit Renan se réjouit que, quand sa tâche d’historien du christianisme viendra à lui manquer, il ne se trouvera pas réduit à ne rien faire : « J’apprendrai le chinois, dit-il, et ce vaste morceau me mettra en appétit pour plusieurs existences. » Nous sommes en train de faire sans lui ce qu’il se promettait pour ses vieux jours. Une vive préoccupation nous attache aux choses et aux idées de l’Extrême-Orient. Notre goût s’élargit. Nous reconnaissons beaucoup de beautés différentes. Leur nouveauté nous charme. Nos musées les recueillent. Le public s’ouvre de plus en plus à ce genre de curiosités. Cela a commencé par la mode japonaise. Ensuite est venue la Chine. Chaque campagne des voyageurs rapporte sa moisson d’inédit. On sait quelle part, dans ces recherches, revient à la science française, aux missions de M. Alfred Foucher au Penjâb, de MM. Pelliot et Chavannes sur la frontière chinoise. Il était temps de coordonner les résultats de cette enquête : c’est à quoi a pensé l’active direction du musée Cernuschi. Les expositions qu’elle organise depuis quatre ans sont d’un haut intérêt pour la culture générale. Elles présentent à tous, sous une forme vivante, tout un ordre de connaissances qui risqueraient de rester le monopole des érudits.

Le programme de cette année rappelle celui de la belle Exposition des Arts musulmans donnée, il y a deux ans, par le Kunstgewerbe-Verein de Munich. L’objet n’est rien moins que