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REVUE MUSICALE


Théâtre des Champs-Elysées : Benvenuto Cellini de Berlioz et le Freischütz de Weber. — Théâtre de l’Opéra-Comique : Le Pays, drame lyrique en trois actes ; poème de M. Charles Le Goffic, musique de M. Guy Ropartz. — Théâtre Municipal de la Gaîté-Lyrique : Panurge, opéra-comique en trois actes ; paroles de MM. G. Spitzmuller et Maurice Boukay, musique de Massenet.


Avant de connaître le Benvenuto Cellini de Berlioz, et le croyant, sur la foi de ses dévots, qui s’annonçaient comme ses vengeurs, un ouvrage « d’avant-garde, » sa chute, il y a soixante-quinze ans, nous semblait toute naturelle. Après connaissance faite, elle nous étonne au contraire, tellement cette musique nous est apparue, au fond et dans la forme, assortie et, comme on dit en style pédantesque, « adéquate » à son temps. Hormis deux ou trois scènes, dont une admirable et de tout point nouvelle, il n’y a rien, absolument rien dans Benvenuto, qui devance ou surpasse la moyenne et surtout, — permettez-nous l’expression, les chefs-d’œuvre du « grand opéra français. » Les Huguenots entre autres, ou plutôt au-dessus des autres, en tant que musique de théâtre, et Guillaume Tell, comme pure musique, l’emportent de très haut sur les trois quarts au moins de Benvenuto Cellini.

Voulez-vous ne rien ignorer de l’opéra de Berlioz ? Alors lisez, — vous avez déjà, n’est-ce pas, deviné le nom de l’auteur et le titre de l’ouvrage, eh bien ! oui, lisez, dans le second des trois volumes de M. Adolphe Boschot (Un romantique sous Louis-Philippe), les chapitres cinquième et septième. Lisez-les également si, de l’opéra de Berlioz, vous souhaitez, autant que tout savoir, tout ou presque tout admirer. Mais ensuite, nous n’osons pas vous conseiller d’entendre ou de lire l’opéra lui-même. Il se présente et se défend moins