Page:Revue des Deux Mondes - 1913 - tome 14.djvu/867

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

présents au 31 décembre et ne différera de l’effectif budgétaire d’avant 1911, — 505 839, — que parce que les incorporations allemandes sont toujours majorées de 9 pour 100 d’Uberetatsmässige pour tenir compte des pertes probables par maladie ou par invalidité, et qu’ainsi les effectifs budgétaires sont toujours dépassés par les effectifs vrais.

C’est cet état de choses que la loi militaire nouvelle mise en discussion au Reichstag, en même temps que le projet de budget complémentaire pour 1913, va modifier profondément. Annulant les fixations budgétaires de 1911 et de 1912, — 515 080 hommes et 544 211 hommes — dépassées tour à tour avant d’avoir été atteintes, le texte nouveau fixe à 661 176 hommes le total-soldats à réaliser dès 1916. Quant à la vitesse de réalisation, le programme de la prochaine incorporation paraît avoir été calculé en vue de porter pour cette année le chiffre légal aux environs de 640 000 hommes, abstraction faite des Uberetatsmässige. Le général Litzmann, écrivant dans le Tägliche Rundschau que « le temps des demi-mesures est passé,» expliquait, il y a peu de jours, que ce premier bond aura pour objet de donner immédiatement aux trois armes principales, infanterie, artillerie, cavalerie, leur pouvoir offensif nouveau. Ce résultat une fois obtenu, le reste des accroissemens pourrait s’échelonner sur les exercices suivans et finir en queue de poisson vers 1915.

En supposant cette époque atteinte, en admettant que nous n’ayons pas d’ici là cette guerre de liquidation dont on parle de l’autre côté du Rhin, il faudra raisonner maintenant sur des contingens allemands de 360 000 hommes et voir ce que seront en face nos contingens français. Or le nombre de nos jeunes soldats incorporés en 1913 peut être déterminé d’avance par un procédé simple, qui consiste à prendre la moitié du nombre des naissances masculines en 1892. Cette règle empirique revient à admettre, — ce que les statistiques des dernières années démontrent être suffisamment exact, — que le rendement de nos contingens est de 50 pour 100. Dès lors, 437 770 enfans mâles, nés en 1892, doivent nous donner cette année 218 000 soldats. Ce nombre déclinant ne sera plus que de 212 000 après 1916 ; de 208 000, après 1921 ; de 196 000 après 1925. Il ferait donc prochainement ressortir, si notre loi de recrutement n’était pas modifiée, une différence voisine de 150 000 hommes entre deux