Page:Revue des Deux Mondes - 1913 - tome 14.djvu/406

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

toutes les ressources offertes par les écoles de spécialités.

Dans le même esprit qui nous faisait accompagner, à terre, l’exposé des théories par leurs applications techniques, nous aurons réservé la part utile d’instruction militaire des aspirans au moment où nous disposerons des moyens de la leur faire appliquer. Ils étudieront le matériel de combat, ils participeront aux exercices, aux tirs, avec les canonniers, avec les torpilleurs, dans les conditions de la pratique ; ils seront ainsi placés vis-à-vis de réalités et prendront un contact effectif avec les choses de la Marine. Leur esprit plus mûri profitera mieux de ces leçons de choses dans leur ambiance naturelle.

Ces quatre mois ne seront pas trop longs pour compléter la période, à proprement parler, d’études de l’Ecole Navale, puis l’Ecole navigante retrouvera sa mobilité.

Dégagée de toute difficulté, de toute complication, sa tâche deviendra simple, elle sera ce qu’elle était autrefois : l’application de la manœuvre et de la navigation, la préparation à l’exercice de l’autorité, la transition entre la vie d’école et la vie militaire.

L’Ecole Navale, ainsi comprise, formerait bien un ensemble coordonné ; telle pourrait être dans ses grandes lignes son organisation ; les détails en auraient bien leur importance, mais leur exposé n’offrirait pas plus d’intérêt que leur réalisation de difficultés.

Un grand poète disait en parlant d’une de ses œuvres : « Ma pièce est faite, je n’ai plus qu’à y mettre les vers ! » Ainsi les détails d’une organisation d’école sont aisés à préciser le jour où l’esprit dans lequel elle doit fonctionner est fixé d’une façon nette et définitive.

Ce qui est essentiel dans une semblable question, c’est l’examen d’ensemble qu’elle comporte, c’est d’établir la liaison et la dépendance entre l’Ecole et le Corps qu’elle recrute, c’est de réaliser la coordination des élémens divers mis en jeu.


Contre-Amiral de GUEYDON.