Page:Revue des Deux Mondes - 1913 - tome 13.djvu/929

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



REVUE MUSICALE


________



Théâtre de l'Opéra : Fervaal, « action musicale » en quatre actes, dont un prologue ; paroles et musique de M. Vincent d'Indy. — Théâtre de l'Opéra-Comique : La Sorcière, drame lyrique en cinq actes ; paroles de M. André Sardou, d'après le drame de Victorien Sardou, musique de M. Camille Erlanger. — M. Paderewski au Conservatoire. — Théâtre de l'Opéra : Le Sortilège, opéra en trois actes, poème de M. Maurice Magre, musique de M. André Gailhard.


« Je dis toujours la même chose parce que c'est toujours la même chose. Et si ce n'était pas toujours la même chose… » On sait le reste. Nous dirons donc aussi la même chose de Fervaal, parce que Fervaal, après seize ans, nous parut la même chose que naguère : une chose très noble, très haute, voire hautaine, très pure et digne de tous les respects ; œuvre de science et de conscience, de foi et de bonne foi, intéressante souvent et plus souvent aride, pour ne pas dire fastidieuse, mais, à la fin, émouvante, peut-être sublime, et s'achevant sur les sommets.

Nier ou contester seulement le caractère, bien plus, la nature et l'essence wagnérienne de l'ouvrage, ne serait qu'un paradoxe, ou bien une gageure, ou bien encore un jeu. Dans une lettre que nous aimerions de publier tout entière, car elle l'honore infiniment, le musicien de Fervaal, après Fervaal, nous écrivait jadis : « Quant au wagnérisme, j'ai vécu trop près de l'orbite de l'astre Wagner, pour n'avoir pas été fatalement entraîné dans sa révolution… C'est humain, c'est presque une loi physique. Cela, je le reconnais parfaitement. » Paroles et musique, il est impossible de ne pas considérer Fervaal comme le témoignage et l'effet le plus sûr qu'il y ait dans notre art, de l'influence wagnérienne. « L'astre Wagner » n'a pas suscité de plus proche et plus fidèle satellite.

Nous avons raconté naguère, en détail, le sujet littéraire et drama-