élucubrations de Leroy de Barincourt, ni le Catéchisme du citoyen, de Saige, ni le Discours sur l’inégalité, d’Olympe de Gouges, ni le Tartare à Paris, de l’abbé André, ni les Soixante articles, ni même la Constitution ou Projet de déclaration des droits de l’homme et du citoyen, suivi d’un plan de constitution juste, sage et libre, de Marat, ne sortent des généralités les plus vagues. Monsodive, dans sa Sentinelle du peuple, Lambert (déjà cité plus haut) dans son Cahier des pauvres, les auteurs anonymes des Vœux à la commune de la ville de Paris, de Paris aujourd’hui ou idées diverses d’un citoyen du Tiers-État, du Cahier d’un seigneur de Normandie (celui-ci en vers), la Colère du Père Duchêne, les Quatre cris d’un patriote, voudraient serrer le sujet davantage. Les Vœux de la dernière classe du peuple à l’Assemblée des notables posent assez nettement, — à propos, toujours, du chômage et du salaire, — la question du travail. La vie et les doléances d’un pauvre diable pour servir de ce qu’on voudra aux prochains États généraux, par Devérité, est un pamphlet amer et violent : « Le manouvrier est le mulet des armées qui plie sous le faix. Que lui importent les lois de la propriété ? Il ne possède rien que ses bras dont il perd l’usage dans sa vieillesse. La loi ne le protège pas. Il paie plus d’impôts que le riche, etc. » Dufourny de Villiers, déjà cité lui aussi (Cahier du quatrième ordre), s’attaque « à la division actuelle des classes, » proclame énergiquement le droit des pauvres, et cherche « de nouvelles bases morales pour une société mieux organisée. » Les Réflexions d’un citoyen adressées aux notables, de Gosselin, sont d’un « pacifique utopiste, fils de paysans, religieux et royaliste, » mais qui, « sur le ton le plus doux, énonce, en matière de propriété, des idées comparables à celles de Spense, son contemporain anglais. » Le Thesmographe, de Restif de la Bretonne vieillissant (1789), moins chimérique que son Andrographe (1782), est, comme l’autre, d’une inspiration tout ensemble chrétienne et égalitaire, où s’échauffe Noilliac, l’auteur inconnu d’une brochure intitulée Le plus fort des pamphlets, l’ordre des paysans aux États généraux. Mais ce n’est encore qu’égalitaire. Tandis que le citoyen Chappuis, avec l’opiniâtreté d’un cerveau « destiné à bientôt se fêler, » obsède de ses projets l’Assemblée constituante et tous les personnages notoires, Boissel, dans son Catéchisme du genre humain, Sylvain Maréchal, dans ses Apologues modernes à l’usage d’un dauphin, Babeuf surtout, Gracchus
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