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LA GUERRE DE 1870

II[1]
FORBACH. — 6 AOUT 1870


I

Entre Sarreguemines, Sarrebrück et Saint-Avold s’étend un massif montagneux couronné de plateaux découverts. Ce massif a la forme d’un triangle. La base se développe, de Saint-Avold à Sarreguemines, par Marienthal et Puttelange, le long d’une route départementale, sur 28 kilomètres. Les côtés sont formés, à l’Est, par les rebords de la vallée de la Sarre, de Sarreguemines à Saint-Arnual et Sarrebrück ; à l’Ouest, par ceux de la vallée de Stiring, de Bening-lès-Saint-Avold à Sarrebrück. Ces deux vallées, convergeant sur Sarrebrück, abaissent les deux côtés du triangle, rétrécissent les hauteurs et les réduisent enfin à une pointe abrupte, l’Eperon de Spicheren (Rotherberg). L’Eperon s’avance dans un vallon transversal, de plain-pied avec la vallée de la Sarre et celle de Stiring, dans lequel la Sarre, après avoir coulé du Sud au Nord depuis Sarreguemines, s’infléchit à partir de Saint-Arnual, derrière les hauteurs de Sarrebrück, et se dirige sur Sarrelouis à 22 kilomètres en aval. Ainsi trois vallées étroites, deux latérales, la troisième transversale, autour d’un massif montagneux élevé en moyenne de cent mètres, voilà la configuration générale du terrain vu à

  1. Voyez la Revue du 15 avril.